Arrêtons d’infantiliser nos patients !

Pendant mes 3 années en libéral, j’ai infantilisé mes patients sans même m’en rendre compte. Programmer un mail de rappel du rdv 24h avant, envoyer un sms la veille au nouveau patient pour éviter les lapins, autant de petites pratiques qui nous permettent, nous thérapeute, d’assurer la présence de nos patients au rdv et donc d’éviter les trous dans notre agenda, mais c’est aussi une infantilisation du patient !

Quand le patient devient enfant

Un jour, un patient m’a dit qu’il m’avait choisi en tant que psychologue pour mon côté bienveillant et maternant. La bienveillance est bien un mot qui me caractérise, je ne sais pas faire autrement, du moins faire autrement me demanderait beaucoup d’effort. Néanmoins, c’est le côté maternant qui me pose un problème, car mes patients venaient me voir me déposer leur problème et attendaient de moi une solution miracle. Ils se plaçaient comme un enfant devant un parent et attendaient une réponse qui vienne de moi. Sauf qu’on le sait, en thérapie, celui qui sait, c’est le patient, pas le thérapeute ! J’étais bien embêtée, car malgré mes interventions pour redonner le pouvoir aux patients, ils avaient tendance à rejeter cette responsabilité.

J’avais même mis une stratégie en place. Lors de la prise de rdv, une vidéo de présentation de qui je suis et de comment je travaille était présenté afin de m’assurer que personne ne viendrait chercher une solution magique. Ça n’a pas vraiment marché…

Le poids de ces responsabilités m’ont littéralement épuisé et j’en suis arrivée à la conclusion que je ne voulais plus être psychologue, du moins pas comme ça. Alors, j’ai fermé mon cabinet après 3 ans en libéral.

En parallèle de ces 3 ans de libéral, j’ai développé des programmes en ligne. Le digital m’a toujours attiré et j’y ai vu une opportunité d’exercer mon métier autrement. Je me sentais vraiment à ma place et surtout préserver du poids des attentes.

Redonner les responsabilités aux patients

Ça faisait déjà des années que je consommais moi-même des formations en ligne, à suivre en toute autonomie de mon côté. Ma personnalité introvertie était ravie ! Puis j’ai investi des sommes de plus en plus grandes dans des programmes en ligne mêlant formation & coaching de groupe. Comme je suis une bonne élève, j’allais au coaching de groupe, d’abord pour regarder et ensuite pour participer. Je voulais rentabiliser mon investissement ! Mais qu’en est-il des personnes qui sont encore plus introverties que moi et qui sont terrifiées par le fait de se retrouver dans un groupe d’inconnu à devoir exposer ses problèmes et blocages ? Qui ne sont même pas à l’aise de poster un message dans un groupe whatsApp ?

Ces personnes ont les laissent se débrouiller toute seule. On leur dit d’aller voir un psy.

Je trouve ça injuste. Car il y a des personnes autonomes, indépendantes qui n’ont pas peur de prendre leur responsabilité pour avancer à leur rythme et changer leur vie. je fais partie de ces personnes-là.

C’est là que j’ai eu envie de développer mon activité en ligne pour ces personnes qui comme moi adorent apprendre, se former, se connaître, mais seule. Qui n’ont pas besoin qu’on les prennent par la main ou qu’on les gronde si elles n’ont pas fait leur travail.

C’est en cela que je trouve la thérapie infantilisante. Bien sûr, tous les patients qui consultent ne sont pas dépendants, mais tout de même …

Du libéral au digital : de l’infantilisation à la responsabilisation

Créer un programme en ligne, c’est l’opportunité de choisir le bon format pour parler aux bonnes personnes. Celles qui sont suffisamment autonomes pour aller au bout et de mettre en application les exercices pour avoir les résultats promis initialement.

Parce qu’une personne qui va au bout d’un programme, qui fait les exercices a 10x plus de chance de constater sa transformation que quelqu’un qui n’ouvre même pas son espace membre ou qui ne fait que regarder les vidéos sans rien appliquer.

Et un client heureux est un client qui vous recommande, qui vous remercie et là vous vous sentez vraiment utile ! C’est pour ces gens-là que j’ai décidé de faire des programmes en ligne mon activité principale.

Et je suis sûre que vous aussi, vous avez envie de quelque chose de plus léger, qui a du sens et une véritable utilité.

Parce qu’un patient qui vient vous voir chaque semaine pour se plaindre et qui ne passe pas à l’action, c’est un moral au plus bas pour le thérapeute qui se pose 36 000 questions sur lui et qui doute de ses compétences (coucou le syndrome de l’imposteur).

J’ai dit non à ça parce que ça n’avait plus de sens pour moi. J’ai moi-même tellement évolué en quelques années que j’en étais arrivée au point où je ne supportais plus les gens qui ne faisait que se plaindre et qui ne faisait rien pour sortir de leur situation.

Les programmes en ligne ne s’adressent clairement pas à tout le monde, mais ceux qui seront attirés par ce format seront les personnes qui sont prêtes à faire le travail sur elles-mêmes et ce sont ces gens responsables de leur vie que je veux aider.

Les autres iront voir les thérapeutes dans leur cabinet et c’est très bien comme ça. Chacun à sa place dans ce monde. J’ai trouvé la mienne, et vous ?