En septembre 2022, j’ai pris 3 grandes décisions dans ma vie dont celle de fermer mon cabinet à la fin de l’année. Alors que mon libéral représente la plus grosse partie de mon chiffre d’affaires, je prends le risque de tout arrêter pour vivre de mes programmes en ligne. Dans cet article, je vais vous expliquer mon cheminement et les véritables raisons qui m’ont poussées à arrêter le cabinet !
Je n’ai plus envie de faire des consultations
La raison n°1 de la fermeture définitive de mon cabinet et celle qui n’est pas vraiment avouable où du moins qui m’a fait ressentir beaucoup de culpabilité : je n’ai plus envie. Depuis le mois de mars 2022, j’ai ressenti une baisse de motivation quand je devais me rendre au cabinet combiné à une certaine pression d’efficacité. Mes patients sont en souffrance, ils attendent de moi que je les aide à aller mieux, mais ça prend plus de temps qu’ils n’ont de patience. Le poids de ces attentes était devenu insupportable. J’ai mis ça sur le dos de ma personnalité introvertie et hypersensible, mais si je regarde la vérité en face : j’en ai marre. Marre de porter cette responsabilité écrasante et je ressens un besoin de légèreté et de positif dans ma vie !
L’été 2022, je m’avoue à moi-même l’envie de tout quitter et quelques semaines plus tard, c’est ce que je fais. Je prends les 3 décisions les plus importantes de ma vie et je me sens soulagée.
Pourquoi devrait-on suivre le modèle classique des consultations au cabinet quand on est thérapeute ? Il existe 1001 façons d’exercer ce métier, c’est juste qu’on n’a pas encore trouvé comment.
Je dis souvent à mes patients : « c’est pas parce que vous pouvez, que vous devez« .
Ce n’est pas parce que je suis psychologue et en mesure d’aider les autres que je dois côtoyer la souffrance d’autrui tous les jours de ma vie. Ce sera sans doute dur à entendre pour certains et libérateur pour d’autres.
C’est pour toi que je témoigne aujourd’hui. Toi qui me lis dans l’ombre en te sentant soulagé.e de ne pas être la/le seul à ne plus vouloir être psychologue ou thérapeute comme on te l’a appris. Toi qui rêves peut-être d’enseigner, de transmettre et d’avoir du temps libre pour profiter de ta vie aujourd’hui et non pas quand tu seras à la retraite.
Si tu n’as plus envie, tu as le droit de dire STOP. De passer le relais à nos confrères qui font leur job à merveille et qui adorent ça.
Ce message, je l’ai partagé sur Linkedin & Instagram et il a suscité tellement de réaction que ça m’a confirmé ce que je ressentais au plus profond de moi : je ne suis pas la seule, mais personne n’ose en parler. Alors levons ce tabou 🙏
Je veux plus de liberté !
Une autre raison qui m’a poussé à fermer le cabinet, c’est mon besoin de liberté. J’ai toujours était une enfant modèle et conformiste, à faire ce qu’on attend de moi. Je remarque que plus, je vieillis, moins je supporte me plier aux règles si elles ne me conviennent pas. Et ce besoin de liberté grandissait en moi de plus en plus, à tel point que par moment, je me jugeais moi-même de « capricieuse« .
Aujourd’hui, je sais davantage ce que je veux et ce que je ne veux plus. Pour certains, ce sera un caprice tandis que pour d’autres, ce sera de l’ambition. Je préfère la deuxième option. Je m’autorise enfin à sortir des cases et je suis prête à faire face aux critiques si ça me permet de vivre une vie épanouie.
Je suis fan et pleine d’admiration pour Fabien Olicard et lorsque je suis allée le voir en spectacle, il a dit quelque chose du style « ne laissez personne vous mettre dans des cases » et ces mots ont résonnés tellement fort en moi, que c’est un message que je veux vous transmettre aussi !
Rentrer dans un moule, c’est dire adieu à sa liberté. C’est se créer sa propre prison dorée.
La mienne était devenue le cabinet. Être entrepreneur, c’est être son propre patron, mais le modèle des consultations est une illusion de liberté, car vous êtes esclaves de vos rdv. J’emploie volontairement ce terme esclave parce que c’était devenu une réalité pour moi …
J’en étais arrivé à un point où je ne voulais plus voir personne. Le monde m’épuisait, me bouffait toute mon énergie, mais personne ne comprend ça, alors, on passe pour une asociale.
La liberté pour moi, c’est pouvoir faire ce que je veux quand je le veux. On dirait un enfant capricieux n’est-ce pas ? Et pourquoi cette vie-là ne serait pas possible ? Nos pensées créent notre réalité alors, j’ai décidé d’y croire.
Vous connaissez l’expression « saute et le filet apparaitra » ? C’est littéralement ce que j’ai fait avec cette décision de fermer le cabinet. J’étais prête à reprendre un job alimentaire le temps de pouvoir vivre de mon activité en ligne, mais à une condition : je voulais un job où je n’aurais ni besoin d’utiliser mon cerveau, ni de voir des gens.
Le plus beau dans l’histoire, c’est que je n’ai même pas eu besoin de passer par la case job alimentaire, car quelques semaines après, on me proposait deux missions long terme qui correspondait exactement à ce que je recherchais. Je voulais rester dans le domaine de la psycho sans être psychologue, à mon compte, en télétravail et je l’ai trouvé. Vous croyez à la loi de l’attraction ? 🧲
Bref, ma liberté, je l’ai enfin trouvé.
J’ai besoin de préserver mon énergie
Une autre raison pour laquelle je suis heureuse d’avoir pris la décision d’arrêter le cabinet, c’est que ces deux jours par semaines me prenez littéralement toute mon énergie. J’en étais arrivée au point de me rendre malade le week-end en passant au mardi, à mon retour au cabinet. Mon corps me cloue au lit avec une migraine pour me faire comprendre les choses quand je ne veux pas les voir.
Et puis vous le savez, si vous êtes introverti, le contact des gens est énergivore. Ma jauge d’énergie baissée à vue d’œil et je n’arrivais plus à recharger les batteries.
J’ai donc décidé d’arrêter ce qui me prenait trop d’énergie et qui ne m’apportait pas de joie.
Je déteste perdre mon temps !
Enfin, j’aimerais terminer en disant quelques mots sur les lapins et les annulations de dernières minutes. Bien que je déteste ça, car mon temps est ma ressource la plus précieuse, j’en étais venu à souhaiter que mes patients ne viennent pas au rdv, tellement j’en avais marre.
J’ai beaucoup mis en avant les inconvénients du libéral pour justifier mon choix, mais en réalité si j’arrête ce n’est pas à cause de ça, vous l’aurez compris. Néanmoins, je perdais trop de temps d’un côté et d’un autre, je n’en avais pas assez pour développer les projets qui m’animaient vraiment.
Le choix a été vite vu.
Fermer définitivement le cabinet a été la meilleure décision que j’ai prise, mais elle n’a pas été facile, car l’aspect financier était à prendre en compte. La peur ne doit pas vous empêcher de passer à l’action, mais être le moteur. Si vous avez peur, c’est parce que c’est important pour vous.
J’espère que mon témoignage vous aidera à déculpabiliser et peut-être même à vous autoriser à envisager votre métier autrement.
Osons être les thérapeutes de demain 💫